• Hiver

    Un Eden mythologique où règne l'harmonie voit soudainement arriver un être étrange, dont la simple présence condamne à un dépérissement certain. Que peut faire la Reine de ce monde face à cette incompréhensible menace ?

    HiverLe cristallin murmure du ruisseau éparpillait comme myriades d'éclats brillants, la lumière réfléchie d'une idyllique journée.

    Le courant filant au centre repoussait vers les berges moussues un tapis de feuilles vertes, rouges et or.

    Le flot s'écoulant, d'une tranquille mesure, caressait les courbes des galets polis, et par endroits où le fond remontant affleure la surface, des algues s'agitaient telles crinières au vent.

    Au fond sur la rive, un pré faisait à la clairière un moelleux tapis.

    Là nonchalantes, des fleurs de toutes espèces, touches multicolores, en un seul tableau résumaient un Printemps.

    Attentifs à la scène, de solides feuillus l'entouraient de leurs branches, et filtraient le soleil.


    C'était ici, tâchée par la clarté dans cette mi-pénombre juste au creux des grands arbres, qu'à un oeil exercé s'offrait une illusion : comme gouttes d'un suc perleraient sur une pêche, des gouttelettes glissaient sur des corps satinés.

    Immobiles et nues, assises ou allongées, rêvaient les Nymphes aux cheveux démêlés. Elles retenaient encore sous l'ombre des branches basses, la fraîcheur du cours d'eau qu'elles venaient de goûter.
    Nulle trace sur l'herbe à peine effleurée, pas plus de bruit que le vent chuchotant parmi les frondaisons. Et toujours le chant liquide continuait sans heurt son chemin.

    Un sec craquement fit tout s'évanouir. Un raclement de gorge et les Nymphes s'enfuirent.
    En face du ruisseau, plantée au premier plan, ce fut comme une vieille souche qui apparut soudain. Les mains sèches sur des côtes saillantes, une barbe de lichen et un nez biscornu, un vieillard revêche scruta le paysage.
    Les feuilles qui tombaient jaunissant au passage, venaient le couronnant, accrochant sa tignasse. Lorsque clopin-clopant il avança vers l'eau, il laissa derrière lui les plantes se froisser. Comme réduites en cendre, elles mirent la terre à nu.
    Un corbeau le suivant se percha sur une branche. Celle-ci déjà morte pourrissait à vue d’œil, et d'un croassement il chanta son requiem.
    «Allons harrrdi, Corrrbeau, rrrien ne parrrle ici, grrrand chemin rrreste à fairrre!»
    Roulant ses «r» comme un tambour, il termina sa phrase en crachant sur le sol.

    (la suite... merci à l'intervention salvatrice de Maltheia!)


    Si vous aimez le symbolisme et le flou artistique, cette petite nouvelle est pour vous. Je me suis lâché dans celle-ci, sans respect aucun pour l'ordre logique des phrases, écrivant comme cela venait.
    Cela donne parfois des tournures fort complexes (alambiquées dirons certains ?).
    Amateurs de clarté, ne m'en veuillez pas !
    Achevée le 29 juillet 2005.

    (Je me suis permis d'insérer une peinture de Boris VALLEJO... Sans savoir si j'en ai vraiment le droit. Mais cela rend tellement bien l'Esprit de cette histoire que je n'ai pas pu m'en empêcher).

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Novembre 2009 à 14:33
    La Suite !!! La Suite !!! La Suite !!!

    J'adore cet ambiance mystique, mythique, mystérieuse.
    Lache toi, y a du rêve la derrière et c'est beau.
    2
    Numéro de série 23 Profil de Numéro de série 23
    Jeudi 26 Novembre 2009 à 22:36
    Tes remarques me font chaud au coeur, je te sers la suite, mais je t'avertis que la lecture en est plutôt peu aisée (ou alors c'est qu'il se fait tard et que je ne parviens plus à me relire ?).

    Le passage n'est pas le meilleur, j'espère que tu ne t'en découragera pas, la suite vaut probablement mieux. A re-bientôt j'espère !
    3
    Mercredi 2 Décembre 2009 à 19:27
    C'est absolument génial, ça se lit comme un poème, j'aime énormément la mélodie du texte. Peu de temps ce soir (grrrrrrrr) mais je retourne lire tout ça demain, promis ! J'adore.
    4
    Numéro de série 23 Profil de Numéro de série 23
    Jeudi 3 Décembre 2009 à 22:17
    Une sorte de poème en prose oui. Génial ?? Faut pas exagérer (mais cela ne fait pas de mal à l'entendre dire... euh non écrire  !).
    Merci à toi.
    5
    Samedi 5 Décembre 2009 à 22:57
    Bah en fait c'est la première fois que je vois ce style, un poème en prose, sans vers. Ça me scotche, lolll. J'aime beaucoup la poésie, d'où mon affection pour la musicalité de ce texte.
    6
    Jeudi 10 Décembre 2009 à 20:00

    J'aime beaucoup et je suis pour le flou artistique. Je découvre ton univers petit à petit car il est vaste mais je ne suis jamais déçue ^^

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    7
    Numéro de série 23 Profil de Numéro de série 23
    Samedi 12 Décembre 2009 à 17:43
    Merci de ta visite ici. Chaque blog est un univers effectivement très vaste !
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